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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 23 juillet [18]73, mercredi matin, 7 h. ½

Je ne sais à qui m’en prendre de ma déconvenue de ce matin, mon cher bien-aimé ; est-ce ta faute ? Est-ce la mienne ? Est-ce Pologne ? Est-ce folie ? Le galbe très peu diaphane de Mariette, s’agitant sur ton toit, ne m’en dit rien du tout. Voilà déjà trois fois que j’ouvre ma porte pour tâcher de démêler si ton torchon radieux fait partie de la panoplie de paletot, de gilet et de culotte accrochée à ta balustrade sans pouvoir rien distinguer. En désespoir de cause je me rejette sur ma pauvre restitus, qui n’en peut mais, et je t’envoie mon très penaud bonjour. J’espère que tu as bien dormi, aussi bien que moi, qui n’ai fait qu’un somme en trois parties. J’ai hâte d’avoir fini le collationnement pour me livrer sans relâche aux préparatifs de notre départ. Tant que je suis forcée d’attendre Mme Chenay au milieu du jour je ne peux rien faire de définitif. C’est pour cela que j’ai hâte d’en finir avec ce prodigieux et formidable grand livre, tant j’ai à cœur de ne pas retarder moi-même le moment béni où tu vas revoir ton cher petit Victor [1] et Petit Georges et Petite Jeanne.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 223
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

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