7 juillet 1873

Lundi 7 juillet, 8 h. du matin

Comment la nuit, mon grand adoré, si bonne vive la joie, si mauvaise vive l’amour toujours et quand même. Aie la bonté de dire s’il faut demander la petite voiture pour tantôt de cinq à sept heures. Pour ma part j’aimerais mieux me reposer. Mais j’aime encore [mieux ?] te complaire et j’attends tes ordres. Sur ce je te baise de la tête aux pieds et je t’adore de part en part.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 204
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

Guernesey, 7 juillet [18]73, lundi matin, 10 h. ½

Tu as raison, mon cher adoré, de ne pas vouloir perdre une seule occasion d’être ensemble et je suis une vieille bête quand je fais semblant, à mon cœur défendant, de m’y refuser. Donc, en dépit de ma podagrerie [1], je serai prête à cinq heures, sans préjudice du collationnement qui, quoi que tu en dises, n’a pas le temps d’attendre. D’ailleurs il fait un temps si charmant que je m’en sens toute ragaillardie. Maintenant que toutes les inquiétudes sur ton petit Victor sont dissipées notre bonheur va marcher comme sur des roulettes. Quant à moi je souris d’avance à tous ces projets qui te rapprocheront^a le plus vite et le plus près possible de tes enfants [2]. L’important pour moi c’est que tu sois heureux par-dessus tout et eux aussi. Pour cela je suis prête à tout faire et sans efforts comme sans mérite de ma part puisque tu es la vie de ma vie et l’âme de mon âme.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 205
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « rapprocherons ».