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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 21 janvier 1854, samedi après-midi, 4 h.

C’est bien pour vous obéir, mon cher petit homme que je me risque ainsi sans autre balancier que mon amour sur la corde raide de la restitus : encore si cet exercice périlleux pouvait vous divertir. Mais le beau plaisir, vraiment que de voir s’épater la stupidité grotesque les quatre fers en l’air avec ou sans maillot. Ce n’est donc, de votre part, que de la pure férocité, sur laquelle je ne me fais pas la moindre illusion et que je subis lâchement comme une pauvre bête de Juju que je suis.
Il est vrai que comme dédommagement, vous m’offrirez ce soir une promenade au BROUILLARD comme si le soleil ne devait jamais reluire pour moi et j’aurai le front de me plaindre Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! En attendant je me figure que vous êtes très occupé. Justement vous voilà. Quelle chance ! Comme César vous êtes venu, vous avez vu et vous êtes REPARTI. Ce beau trait enfonce de beaucoup celui du victorieux antique ; aussi je m’incline profondément devant cette ingénieuse évasion. Ce qui ne m’empêche pas de bisquer et d’éternuer comme une puce dans un pâté de foie gras. Maintenant, écrasez moi sous vos sarcasmes et épuisez tout votre vocabulaire ironique pour me prouver que deux et deux font quatre, que Juju est le synonyme de bête et le Toto son antipode.
Oh ! Oh ! Vous revoilà, quel BONHEUR !!!!

BnF, Mss, NAF 16375, f. 34-35
Transcription de Bénédicte Duthion assistée de Chantal Brière

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