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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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15 mai 1836

15 mai [1836], dimanche matin 9 h. ½.

Bonjour toi, mon cher adoré. Tu as beaucoup travaillé et moi je t’ai aimé de toutes mes forces. Je t’aime de toute mon âme et je suis bien triste car je ne t’ai pas vu depuis trop longtemps et je ne sais plus quand je te verrai.
S’il m’était permis de diriger ton travail, il y en a un que je t’empêcherais bien de faire, ce serait toujours autant de bonheur de gagnéa. Mais je ne suis pas la MAÎTRESSE. Je suis votre pauvre Juju, bien soumise et bien résignée, qui vous aime de toute son âme.
Pauvre cher Toto, tâche de ne pas trop te fatiguer car si tu tombais malade, je ne sais pas ce que je deviendrais. Je t’aime tant, mon cher bien-aimé, que je ne pourrais pas supporter une heure de ton absence si je te savais malade. J’ai déjà bien de la peine à supporter celles où tu travailles avant de m’endormir. Hier au soir j’ai lub tes trois bonnes petites lettres, je les ai baisées et je les ai répétées tout bas dans mon cœur jusqu’à ce que je me sois endormie. Je vais les relire ce matin. Je voulais te donner le bonjour à toi en premier et puis je ferai après mon petit travail d’amour.
C’est une bonne et ravissante occupation et je te remercie à genoux de me l’avoir procurée. Je t’aime, mon Toto. Je voudrais bien te voir. Je suis triste mais je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16327, f. 55-56
Transcription d’Isabelle Korda assistée de Florence Naugrette

a) « gagner ».
b) « lues ».

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