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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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21 avril [1847], mercredi après-midi, 2 h.

Je t’attends, mon Victor, avec d’autant plus d’impatience que je ne te verrai pas ce soir. Cette pensée ne me prédispose pas à la patience et la gaieté, tant s’en faut, aussi si tu ne te dépêchesa pas de venir bien vite, mon courage et ma résignation seront fort ébranlés, je t’assure.
Il fait un temps exquis, probablement que demain, jeudi, il pleuvra à verse. C’est toujours comme cela que le hasard me favorise. Cela me serait égal si je te voyais tout mon sou. Malheureusement, je ne te vois pas pour un liard, ce qui fait dans mon bonheur un si grand déficit… maintenant je n’ai plus le droit de me plaindre puisque je vous ai vu et que je vais vous aller chercher. Et puis vous m’avez payé mon mot, pas très généreusement, mais enfin vous me l’avez payé, je suis contente. Dorénavant je vous en fournirai, mais pas au même prix. Ce n’est pas avec ça que je pourrais m’acheter des chapeaux de paille autant que j’en ai besoin. Il faut que j’augmente mon prix de fabrication, et puis vous me devez toujours quarante-huit sous d’ancien, ce qui me gêne extrêmement dans ce moment-ci où j’ai besoin de faire faire toutes mes rentrées. Si vous ne pouvez pas me donner mon argent, donnez-moi quelque valeur considérable, quand même elles ne vous appartiendraient pas. Mais en attendant baisez-moi partout et ailleurs.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16365, f. 84-85
Transcription de Gwenaëlle Sifferlen assistée de Florence Naugrette

a) « dépêche ».

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