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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 août 1859, jeudi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour avec toutes les effusions, toutes les tendresses et les caresses de mon cœur, de mon âme et de mes lèvres. J’ai été un moment bien triste hier mais tu as tout de suite dissipé d’un seul mot toute ma tristesse. Je t’en remercie au nom de mon bonheur présent, de mon bonheur passé et de mon bonheur à venir, car je suis fermement convaincue que tout ce qui a été perdu pour notre amour dans le passé manquera éternellement à la félicité complète de nos deux âmes dans l’autre vie. C’est pourquoi je t’aime à deux genoux et si entièrement que je ne sais pas même si on peut aimer autrement. J’espère que tu as passé une bonne nuit, mon cher petit homme, et je te souhaite une bonne grande lettre de tes londoniens aujourd’hui [1]. En attendant le temps est assez maussade, humide et froid, ce qui n’est pas encourageant pour le pique-nique de demain, du moins à ce que dit miss Ailex qui n’est que l’écho de ton Charles. Ils paraissent préférer lundi et pas de voiture. Du reste, tu verras Charles et tu arrangeras la chose avec lui. Quant à moi, je suis prête à tout et même à rien pourvu que cela ne m’empêche pas d’être avec toi.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 181
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

Notes

[1François-Victor a rejoint sa mère et sa sœur à Londres depuis le 4 août.

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