21 février 1877

22 février 1877

Paris, 21 février [18]77, mercredi, 11 h. du m[atin] [1]

Tu as été souffrant cette nuit, mon pauvre bien-aimé, ça n’est pas juste et je m’en plains au bon Dieu. Il y a tant de gens qui n’ont rien à faire sur la terre qu’il pourrait bien t’épargner cette bête de besogne-là. Encore si je pouvais souffrir double, pour ton compte et pour le mien, ce ne serait que demi-mal et loin de m’en plaindre je m’en réjouirais, mais ce double emploi inutile me paraît une infraction de justice distributive indigne de celui qui a tout pouvoir. J’espère qu’un peu de repos arrêtera net ton indisposition qui n’est que le résultat de trop de fatigue. En attendant, mon cher bien-aimé, il faut te priver des impériales d’omnibus, prendre un verre d’eau de riz et m’aimer. Moi, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 54
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1] À la date de ce même jour Hugo note : « Députation des ouvriers de Paris me demandant de présider une conférence pour venir en aide aux ouvriers de Lyon. Ce sera au Théâtre Historique, place du Châtelet, le dimanche 11 mars. [Ce sera finalement le 25 mars, voir la restitus de ce jour.]
Députation des étudiants de Paris, me demandant mon adhésion à la fondation de leur cercle. Je la leur promets.
Députation me demandant d’assister le 24 au banquet anniversaire du 24 février.
Députation m’apportant une adresse des habitants de La Châtre pour me remercier d’aider à l’érection d’une statue à George Sand (M. Périgeois, conseiller général, 60 ; rue Notre-Dame de Lorette). » (Carnets, albums, journaux, CFL, t. XV-XVI/2, p. 893)