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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 30 octobre 1854, lundi, midi ¼

Je suis enclouée ou plutôt encoliquée, mon cher petit homme, ce qui m’oblige à rester chez moi nonobstant le beau temps et les commissions que tu m’as données à faire. J’en suis d’autant plus contrariée que j’ai oublié hier de te demander de me remettre dans le n° d’ordre de la copie parce que je crains de l’avoir brouillé. Il est vrai que je ne manquerai pas pour cela d’occupations car j’ai divers raccommodages à me faire auxquelsa je vais me mettre tout à l’heure. J’espère, mon cher petit Toto, que tu ne te fâcheras pas contre moi puisqu’il n’y a vraiment aucune mauvaise volonté de ma part. J’ai passé une très mauvaise nuit et depuis ce matin je souffre des entrailles à ne pas oser me risquer hors de chez moi. Je te dis tout cela pour te prouver qu’il n’y a rien de ma faute. Même si je me trouvais mieux tantôt peut-être me hasarderai-je jusque chez Guay et chez le parfumeur. En attendant, mon cher petit homme, je regarde avec regret passer cette belle journée sans en profiter avec toi. Enfin puisque ce n’est ni ta faute ni la mienne il faut se résigner et faire contre mauvais ventre bon cœur.
J’espère que voilà une lettre qui se ressent de la colique qui l’a inspirée. Si vous n’êtes pas content de ce style diafoirus c’est que vous êtes trop difficile. Je vous embrasse et je vous baise comme si vous étiez la [du Maine ?].

Juliette

BnF, Mss, NAF 16375, f. 363-364
Transcription de Chantal Brière

a) « auquels ».

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