Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1877 > Juillet > 3

Paris, 3 juillet [18]77, mardi matin, 10 h.

Merci, mon grand petit homme, au nom de tout le monde en général et du mien en tout tendrement particulier, de la petite fête que tu nous a donnée hier, un peu écourtée par le retard de Mmes Lockroy et Ménard mais bien charmante par la joie effarée de nos chers petits devant les clowneries cocassement bariolées et la haute et forte voltige des trapéziennes de primo cartello [1]. Quelle souplesse et quelle grâce chez l’une, quels reins et quelle mâchoire chez l’autre ! Je plains le vivant qu’elle prend aux dents. Au moins chez le cheval ce n’est que le mors… pardon, je ne le ferai plus [2].
Le temps maussade hier est redevenu beau aujourd’hui comme pour nous narguer et nous n’aurons pas les petits enfants ce soir. Voilà pourquoi les bonheurs, comme les jours, se suivent et ne se ressemblent pas. Contentons-nous de ce que Dieu nous donne et aimons-nous de tout notre cœur et de toute notre âme en attendant la félicité souveraine et éternelle que nous espérons. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 178
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1De primo cartello : de grande qualité, éminent.

[2On ne comprend pas, ou l’on craint de comprendre.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne