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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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20 mai 1838

20 mai [1838], dimanche matin, 9 h. ¾

Bonjour mon petit homme bien aimé, bonjour mon petit chéri. Je t’aime. Comment vont tes yeux adorés ? J’ai bien peur qu’ils n’aillenta mal. Tu auras travaillé cette nuit et tu te seras fait beaucoup de mal. Je vais prendre ce mois-ci en grippe puisqu’il est triste que tu travailles davantage et que tu fatiguesb d’autant tes yeux adorés. J’ai vu tout à l’heure la petite Turlurette et M. Félix qui m’apportaient des pots de fleurs semés par eux. Je lui ai remis l’argent des impositions tout de suite ainsi que la quittance du loyer afin qu’ils arrivent à faire rectifier le nom.
Je t’aime mon cher petit homme plus que tu ne le désires, en supposant que tu le désires, de toute ton âme. J’ai respecté et je respecterai tous vos nouveaux arrangements. Je les trouve très bien comme ça et je suis très heureuse que vous ayez donné ce dernier coup du maître à ma cheminée qui était presque aussi bête et aussi gauche que moi auparavant votre arrangement. Je voudrais bien vous voir mon chéri pour baiser vos beaux yeux et vos chères petites griffes roses. Je regrette de n’avoir pas été assez à temps hier pour aller à l’Odéon. J’aurais vu ton oncle et ta tante [1], ce qui m’aurait fait entrer encore plus avant dans ta famille, c’est-à-dire dans l’amour que j’ai pour toi.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16334, f. 172-173
Transcription d’Hélène Hôte assistée de Florence Naugrette

a) « il n’aille ».
b) « fatigue ».


20 mai [1838], dimanche après midi, 1 h. ½

Tu m’as promis hier que tu ferais tout ton possible pour souper avec moi ce soir. Si cela sea pouvait tu me comblerais de joie et je regarderais cela comme la plus belle fleur du bouquet que tu me donneras pour ma fête. Car vous me donnerez un bouquet, n’est-ce pas mon Toto ? Une bonne petite lettre et un peu de quelque sose de bien beau que vous avez dans l’esprit. J’ai été bien agréablement surprise cette nuit en lisant l’article de Méry [2], c’est décidément un bien brave garçon à qui je souhaite tout le bonheur possible. J’ai lu aussi le passage sur le poète dont le nom se termine en go. Je le trouve assez congrûmentb plaisant. Je voudrais être sûre de souper avec vous mon petit homme pour oublier le vilain temps pluvieux et froid qu’il fait en ce moment et pour me réjouir en perspective avec la bonne soirée que vous me donnerez. Je ne crois pas que Mme Pierceau vienne de ce temps-là. Dans tous les cas cela ne dérange en rien notre soirée, si tu veux la passer avec moi ; j’enverrai au diable toutes les Pierceau du monde plutôt que de manquer une minute du bonheur d’être avec toi. Je t’attends [mon  ?] petit homme chéri. Je t’adore et je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16334, f. 174-175
Transcription d’Hélène Hôte assistée de Florence Naugrette

a) « ce ».
b) « congruement ».

Notes

[1« L’oncle Louis », Louis-Joseph Hugo.

[2À élucider.

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