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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 14 avril 1880, mercredi matin, 7 h. ½

Cher bien-aimé, je ne suis pas sûre que tu aies passé une très bonne nuit, mais ce dont je suis sûre et bien heureuse, c’est du fameux renfoncement de ton fameux cauchemara d’il y a trois semaines te prédisant toutes sortes de choses bizarres pour aujourd’hui, quatorze avril, et qui toutes s’en sont allées avec leurs béjaunes [1], comme elles étaient venues. Il n’est resté de toute cette fantasmagorie du rêve que mon amour qui te garde à vue de corps, de cœur, et d’âme. Mes chers excursionnistes de là-haut [2] s’en sont allés par une pluie battante qui a déjà cesséb, et j’espère qu’ils auront beau temps pendant leur courte promenade. Quantc à nous, quoi que fasse le baromètre, nous sommes sûrs d’avoir avec nous tes deux soleils ! Georges et Jeanne c’est-à-dire le bonheur sous les deux aspects les plus radieux et les plus charmants. Je te recommande d’être prêtd à midi à cause de l’école de Georges, et je te prie aussi de penser que tu dois aller à l’Académie demain jeudi à deux heures et demie, qu’on se le dise. Et nous déjeunons tous les cinq dans ma chambre [3]. Je t’adore.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16401, f. 104
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin

a) « cauchemard ».
b) « cessée ».
c) « Quand ».
d) « près ».

Notes

[1« leurs béjaunes » : leur idiotie, leur sottise. (Littré)

[2Les époux Lockroy.

[3La cinquième personne est peut-être une domestique ?

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