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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 2 avril 1880, vendredi matin, 6 h. ¼

Cher bien-aimé, je crois que tu as passé une bonne nuit et je m’en réjouis en faisant très bon marché de la mienne qui ne vaut pas le diable. J’espère que tu m’en rabibocheras en faisant pour toi la grasse matinée et en te levant assez tôt pour déjeuner avec nous. En attendant, je vais faire feu des quatre pattes [1] pour te donner par le menu la dépense du mois de mars et peut-être encore, je l’espère, celle de février. Pendant ce temps-là, je laisse dormir la jeune Célanie autant qu’elle le voudra. C’est bien le moins que je lui laisse prendre ma part de sommeil qui me fuit de plus en plus. Quoique notre poisson ait été très goûté hier, j’en trouve la sauce trop salée pour la recommencer encore une fois cette année, à moins que tu ne m’y autorisesa. À ce propos, j’ai trouvé dans les lettres d’hier soir, de la dernière distribution, un petit mot de Louis [2] qui t’envoie tous ses respects en même temps que ceux de son père et de sa mère, lesquels se rappellent à ton souvenir sous la forme d’une bourriche d’huîtres (honni soit qui mal y pense) qui arrivera ce matin. Il paraît que la vraie saison de ces bretonnes, c’est précisément de mars à avril, nous verrons bien. Moi je m’incrustacé, jamais assez, dans ton cœur.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16401, f. 92
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin

a) « autorise ».

Notes

[1« Faire feu des quatre pieds » : faire tous ses efforts pour réussir. (Littré)

[2(Jean-)Louis Koch.

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