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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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4 juin 1849

4 juin [1849], lundi matin, 6 h ½

Bonjour mon tant doux adoré, bonjour, avec toute mon âme. T’es-tu bien amusé hier ? As-tu pensé un peu à moi parmi toutes ces joies, toutes ces fleurs, toutes ces ovations dont tu auras été l’objet ? Je l’espère comme une Justice et comme la récompense de mon amour sans borne. Tu as dû revenir bien tard hier, aussi je ne me suis pas étonnée de ne pas te voir car je n’y comptais pas. Je me suis couchée à onze heures assez mal en point parce que la chaleur me fait mal, mais ce matin je vais très bien, aussi je me dispose à aller à Saint-Mandé le plus tôt possible pour être revenue à 1 heure. Je choisirai la matinée et le lundi pour être plus sûre de trouver M. le Curé avec lequel j’ai besoin de m’entendre pour ce triste anniversaire du 21 [1]. Je partirai donc dès que je serai prête et il est presque sûr que je serai de retour avant l’heure de te rendre à l’assemblée. Aussi, vais-je me dépêcher bien vite pour ne pas te manquer. Jusque-là, mon bien aimé, pense à moi et aime-moi. De mon côté, mon âme est tournée vers toi et ne s’en laisse pas distraire. Je vais prier pour toi et pour tous ceux que tu aimes. Je te bénis SOUS le regard de nos deux chers anges qui sont au ciel et devant Dieu qui m’éprouve.

Juliette

MVHP, MS a8217
Transcription de Michèle Bertaux et Joëlle Roubine

Notes

[1Claire Pradier, sa fille, est morte trois ans plus tôt, le 21 juin 1846.

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