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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 avril 1860, [illis.].

Bonjour, mon grand petit homme, bonjour, je t’aime, et toi ? THAT IS THE QUESTION ! Vous êtes bien indiscrète, Madame Juju, aussi je ne vous répondrai pas, pour vous APPRENDRE. Attrapéea ! Allaie je vous pardonne mais ne recommencez plus pour une fois voir savez-vous.
Tout ce badinage veut dire que je crois que tu as passé une bonne nuit et que tu m’aimes et que ces deux convictions font le bonheur et la joie de mon cœur et de mon âme ce matin. Cela ne m’empêche pas non plus de regretter que tu ne me laissesb pas rendre au plus tôt la visite à Mme Duverdier. Ce long ajournement de ma part, comparé aux empressements si courtois de toute ta famille et principalement de ta femme sera pris pour de la hauteur et de l’impertinence et me fera de cette bonne petite femme une BONNE PETITE GRANDE ennemie, ce dont je n’ai aucun besoin. À ta place je me laisserais remplir cette formalité de politesse tout de suite quitte à ne pas payer [1] ; ou, ce qui serait mieux, à emprunter cette petite somme à notre réserve pour quelque temps. Voilà mon sage avis que tu n’écouteras pas mais que je te donne néanmoins dans un gros baiser.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 96
Transcription de Claire Villanueva

a) « attrappée ».
b) « laisse ».

Notes

[1Dans sa lettre du 20 avril 1860, Juliette Drouet évoque sa dette à l’égard de Mme Duverdier pour l’achat d’un châle.

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