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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 5 février 1860, dimanche 8 h. ½ du m[atin]

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour, mon cher petit homme, bonjour à tout vent et à tout crin, bonjour à plein cœur et à pleine âme, bonjour, telle est ma force. Maintenant je suis à vos ordres pour tout et pour rien heureuse si vous voulez bien m’employer dans vos promenades, résignée si vous me laissez dans mon vieux coin comme un vieux chien, ou, ce qui est pire, comme une vieille femme dont on ne se soucie plus. En attendant que vous décidiez de mon sort je reprends tout doucement mon petit train-train de ménage. Ce matin je laisse aller Suzanne à la messe dont elle était privée depuis deux mois. Vous voyez par ce petit détail que je suis tout à fait gaillarde et que je me meus dans ma force et dans ma liberté. Quant à vous, mon cher MAÎTRE ET AMI, comme dit le plus parfait des noël[s], je ne suis pas assez indiscrète pour vous demander compte de votre FORCE et DE VOTRE LIBERTÉ À LA FOULE autrement je laisse à des plus Lefort que moi cette curiosité intéressée. Jusque-là, cher maître et ami, je vous adore comme j’en ai pris la mauvaise habitude depuis le premier jour où je vous ai aimé.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 11
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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