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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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4 février [1838], dimanche après-midi, 4 h. ¼

[...] Si tu veux m’aimer autant que je t’aime, si tu veux avoir pour moi la dixième partie des attentions que j’ai pour notre amour, nous serons heureux et tranquilles et je ne pleurerai plus et je ne maudirai plus notre amour et je serai joyeuse et j’aurai le bonheur sur les lèvres et dans les yeux.
Mais cela peut-il redevenir ainsi ? Est-ce qu’il est possible de faire reverdir l’arbre qui a été gelé sur pied ? Je ne le crois pas, malgré mon ignorance en toute chose et surtout en horticulture.
Toi qui as été et qui es encore mon Maître, tu peux seul me répondre et me rassurer et je suis si avide de consolation et si inséparable de mon amour que je te croirai de toute mon âme.
Te voilà parti pour longtemps, je suis sûre. Tu n’es pas homme à te prodiguer deux fois dans le même jour. Tout ce que je peux espérer c’est de te voir un moment cette nuit.
Je tâcherai d’ici là de reprendre ma gaieté. Tu m’as appris que les larmes étaient un mauvais hameçon pour prendre et retenir les amants : « On prend plus avec la joie qu’avec les pleurs. » Je ne l’ai pas oublié et je veux sourire pour voir si je vous reprendrai, mon adoré.

Lieu de conservation non identifié.
[Souchon (que nous recopions ici)]

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