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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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29 janvier [1837], dimanche, midi ¾

« Plus tôt je m’en irai, plus tôt je reviendrai, je vais revenir tout à l’heure » C’est charmant.
Il est vrai qu’il faut ajouter que je n’en ai pas cru un seul mot ce qui [diminuerait ?] singulièrement le venir de la chose.
Bonjour, Toto, comment vous portez-vous ? avez vous bien dormi et êtes sans remords ce matin ? Moi j’ai ralluméa ma lampe cette nuit car voyant que je ne pouvais pas dormir, j’ai préféré faire l’expérience de lire jusqu’à ce que je sente le sommeil venir, ce qui m’a réussi car une demie heure après je dormais du sommeil de l’innocence et vous pouvez voir que je ne me suis pas réveillée de trop bonne heure. Je vous aime mon petit Toto vous savez, je ne veux donc pas vous gronder ni être maussade, ce sont des petits profits que je garderai pour toute seule. Mais en récompense vous devriez venir me voir un peu aujourd’hui, j’en ai bien besoin, je vous assure.
Si tu écoutes ma prière, mon petit Toto bien aimé, je serai bien reconnaissante et bien courageuse, tu verras, puis j’ai vraiment besoin de te voir un peu plus qu’un quart d’heure. Mon petit Toto bien aimé, mon cher amour, viens, viens, car je suis bien triste et bien découragée.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16329, f. 109-110
Transcription d’Erika Gomez assistée de Florence Naugrette

a) « rallumée ».


29 janvier [1837], dimanche après midi, 3 h.

Depuis que je suis levée, mon cher petit homme, je n’ai pas encore pu me réchauffer. Il est vrai que mon costume est des plus minces et que je ne suis pas très bien disposée. Mais en vérité je grelotte de toutes mes forces. Il ferait assez beau temps pour marcher. C’est une insinuation que je me permets en toute innocence car il n’est pas probable que je te voie avant 7 h. du soir.
Je t’aime mon Toto chéri. Je n’ai pas la moindre amertume contre toi et je t’aime. Est-ce [ce] soir que la célèbre Mlle Dédé a loué sa loge au théâtre Saint-Antoine ? Je voudrais bien pouvoir en faire autant moi, il est vrai que je ne suis pas décorée, ceci est un obstacle sérieux et auquel je me soumets. Mais par forme de compensation je voudrais vous avoir un petit brin. Est-ce trop ambitieux et dois-je me contenter du souvenir de jours plus heureux ? C’est à vous de décider cela, en attendant et en vous attendant je vous aime, je vous baise, et je suis votre pauvre Juju pour la vie et pour le reste et encore au delà

BnF, Mss, NAF 16329, f. 111-112
Transcription d’Erika Gomez assistée de Florence Naugrette

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