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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 230-231

Dimanche, midi ½

Sous prétexte que vous étiez triste, vous ne m’avez pas regardéea de votre cabriolet. Moi, je suis triste aussi et bien plus que vous encore, cela ne m’a pas empêchéeb de vous regarder avec amour aussi longtemps que vous êtes restéc là. Depuis que vous êtes parti, je ne fais que penser à vous, je ne fais que vous aimer et vous désirer comme s’il y avait un mois que je ne vous ai vu. On m’a apporté mon déjeuner auquel j’ai à peine touchéd. Adieu les grands appétits, adieu les beaux jours et les nuits ravissantes, adieu jusqu’au revoir. Dieu veuille que ce soit bientôt.
J’ai eu la portière pour mes commissions. J’ai refusé ses services pour l’intérieur de ma maison, aimant mieux rester seule comme un hibou ou un [illis.] à faire mes petites affaires. J’ai cependant dans ce moment-ci le mari à ma porte qui s’est mis en tête de m’arranger ma sonnette. Je le laisse faire.
La portière m’ayant dit que parmi les lettres qui m’étaient arrivées il y en avait une cachetée d’un grand cachet noir et d’une écriture de femme, je crains quelque malheur, soit à Mme Guérard, soit à Mme Pierceau, pauvres femmes. Je suis bien disposée à partager leur chagrin, quel qu’il soit.
Au revoir, mon pauvre Toto, ne m’oubliez pas dans toutes vos joies. Je vous aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16324, f. 230-231
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « regardé ».
b) « empêché ».
c) « restée ».
d) « toucher ».

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