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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 219-220

Dimanche, midi 10 m.

Bonjour, mon ami, je ne t’ai pas vu ce matin. Je pense que tu te seras reposé pendant ce temps-là, ce qui me rend ton absence moins difficile à supporter. Moi, je suis horriblement fatiguéea et endolorieb. Je suis fort triste et fort découragéec. Il m’est impossible de faire un mouvement sans réveillerd une souffrance. Il m’est impossible de penser à qui que ce soit sans me trouver la plus malheureuse des femmes. Dans les moments comme celui-ci, je voudrais me dispenser de t’écrire pour ne pas t’ennuyer de mes plaintes ni te fatiguer de mes chagrins. Voilà à peu près 3 h. que j’attends que la crise se passe et que mes forces reviennent. Il paraît que j’ai été plus terrasséee par la douleur physique et morale cette fois-ci car je n’en suis pas encore maîtresse. Tu comprends bien pourquoi je t’ai écrit. Je craignais que tu n’interprétasses mal mon silence. Tantôt je t’écrirai, je serai plus calme, je l’espère, et plus accoutumée à mon nouveau chagrin. Je te sourirai, je te caresserai, j’extrairai mon amour de l’angoisse où il est.

Juliette

[Adresse :] :
Pr mon Victor

BnF, Mss, NAF 16324, f. 219-220
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « fatigué ».
b) « endolori ».
c) « découragé ».
d) « réveillé ».
e) « terrassé ».

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