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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 126-127

Dimanche soir, 8 h. 20 m.

Mon cher bien-aimé, si je t’ai dita quelque chose qui t’a fait de la peine, je m’en repens et je ne le dirai jamais plus. Ce que je pense de toi, je vais te le dire, moi, c’est que tu es le plus noble, le plus généreux, et le plus beau des hommes. Ce que je sens, le voici : je t’aime, je t’adore. Je te contemple avec les yeux de l’âme et du corps et je t’admire. Je ne sais pas bien dire ce que j’éprouve, mais cela n’en est pas moins de l’amour et de l’adoration le plus pur et le plus vrai.
J’étais encore souffrante tantôt, quand tu es entré, et je mousais [1] comme tu l’as fort bien remarqué. Mais maintenant je suis heureuse, je suis ravie et ma pauvre petite figure maigrechine [2] est joyeuse et rayonnante.
Je ne sais pas si tu vas revenir tout de suite. Je ne sais pas lequel tu préférerais, de sortir ou bien l’autre chose. Dans le doute, je vais me tenir prête à tout ce qu’il te plaira de faire ce soir.
Mon cher petit Toto, vous m’avez fait un charmant petit conte, tout à l’heure. Je voudrais bien commencer avec vous ce soir la conclusion de votre petite histoire.
Bonsoir, ma vie, mon Toto, je t’aime, je t’aime trop, je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16324, f. 126-127
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « je t’ai dis ».

Notes

[1Mouser : être « mouzon », triste, mélancolique.

[2Maigrechine : maigre, chétif.

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