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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 20 octobre [18]77, samedi matin, 11 h.

Malgré le beau temps et l’espèce d’accalmie dans l’horizon politique, mon grand adoré, je n’en suis pas mieux portante ce matin ni plus rassurée. L’histoire d’Odysse Barot [1] est un mauvais avant-courrier. D’autant plus mauvais que personne ne prend fait et cause, en apparence du moins, les uns pour les autres. Sans doute je me mêle de ce qui ne me regarde pas et surtout de ce que je ne comprends pas, mais j’en suis alarmée d’instinct comme les bêtes le sont avant les hommes à l’approche d’un tremblement de terre. Tant mieux si je me trompe et je fais tous mes efforts pour l’espérer. En attendant je trouve que tu t’attardes beaucoup à prendre le parti de mettre tes malles en sûreté. Où que tu les mettes, elles seront mieux qu’ici, surtout si tu en confies la garde à quelqu’un qui en soit digne. Je te supplie d’apporter un peu plus de diligence dans cette suprême précaution et de ne pas m’en vouloir de mon excès de sollicitude dans le cas où elle ne serait pas motivée. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 285
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Journaliste, polygraphe – son ouvrage le plus connu est sa Lettre sur la philosophie de l’histoire (1864) – Odysse Barot prend une part notoire à la Commune. On ignore le fait auquel Juliette fait allusion.

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