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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Mardi
[Mars ou avril 1835, avant le 28 avril]

Il est 4 h. ¼ à ma pendule. Il est par conséquent au moins 4 h. ½. Tu vois que j’aurais eu bien le temps d’aller à ta répétition sans courir les risques dont tu me parlais, car je ne suppose pas que toutes tes journées se passent aux ateliers de décoration.
Tu avais donc aujourd’hui quelqu’autre chose à faire : comme d’aller voir les costumes de Mme Dorval par exemple. Je ne sais pas quel est le véritable motif qui te fait éluder ma présence au théâtre, tout en ayant soin de paraître m’accorder une liberté dont je ne peux faire aucun usage, par les obstacles que tu y mets chaque fois qu’il est question d’en user. Je ne sais pas si tu comprends le mal que tu me fais, mais tu m’en fais beaucoup. Il serait plus honnête et moins cruel à toi de me dire franchement où tu en es de ton amour pour moi. Si tu crains qu’on puisse impunément tourmenter à plaisir le cœur qui vous aime, tu te trompes. Beaucoup de jours comme celui-[ci] auraient bien vite la fin de ma vie. Je ne fais pas ici de sensiblerie, je dis la chose comme je la sens.
Si ma tête se perd, si mon courage faiblita, si ma confiance s’en va, je t’en laisse toute la responsabilité. Ça, ce ne sera pas faute de t’avoir avertib, que je t’aimais plus que ma vie, plus que tout au monde.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16323, f. 115-116
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « faibli ».
b) « averti ».

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