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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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13 mai 1860

Guernesey, 13 mai 1860, dimanche matin, 8 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé ; bonjour. Je te baise l’âme et je t’aime de toutes les forces de mon cœur. Comment vas-tu ce matin, mon cher petit homme ? Tu as dû te coucher bien tard, ayant oublié l’heure déjà chez moi, ce dont je me serais réjouie encore plus que je ne l’ai fait hier au soir, si je n’avais pas pensé que cela te ferait coucher trop tard. J’espère que tu n’en auras que mieux et plus dormi n’en déplaise à ton travail. Quant à moi je dors très bien depuis quelque temps et si je suis encore au lit c’est par pure dorlotterie. Du reste il fait un temps à donner des rhumatismes aux poissons rouges eux-mêmes. Je guette avec impatience le moment où je pourrai prendre un bain car j’en éprouve un véritable besoin PHYSIQUEa ET MORAL. La pensée de cette longue abstention d’ablution générale me fait souffrir véritablement. Aussi dès que je pourrai me plonger sans danger dans une onde quelconque je le ferai avec emportement. Jusque là je me contente de petites lavoteries par-ci par là. Sois tranquille, mon cher bien-aimé, je ne ferai rien qu’avec ta permission, trop heureuse d’obéir à ta douce et tendre sollicitude. Je te baise des pieds à la tête et de la tête aux pieds.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 109
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « PHISIQUE ».

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