Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1842 > Mai > 14

14 mai 1842

14 mai [1842], samedi matin, 11 h. ½

Bonjour mon Toto bien-aimé, bonjour mon Toto chéri. Ne va pas croire qu’il soit cette heure-là, ma pendule avance d’une heure un quart et je suis levée depuis très longtemps ; mais j’ai un tas de [illis.] à tours à faire pour ouvrir mes croisées et secouer mes puces.
Ma bouteille est de plus en plus jolie et vous êtes mille fois trop bon de me l’avoir donnée. La seule chose qui me contrarie c’est d’avoir été forcée d’expulser de sa place mon joli petit poisson que vous m’aviez apporté de vous-même et sans aucune sollicitation de ma part. Il va falloir que je trouve une autre place pour ma bouteille parce que je ne veux pas être ingrate envers ma chère petite potiche. Les vieux amis ne doivent pas s’éclipser devant des nouveaux ainsi que le dit le grand Aristote. Baise-moi cher petit bien-aimé et dis-moi si tu m’aimes. Je ne veux plus me coucher désormais parce que je m’endors trop et que ça n’est pas juste. Je veux profiter jusqu’à la dernière seconde du pauvre petit moment que vous me donnez tous les soirs. C’est assez juste n’est-ce pas ? Jour Toto, jour mon cher petit o. Je vous aime, je vous adore, je vous désire, je vous attends, je vous aime et je vous aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16349, f. 41-42
Transcription de Ophélie Marien assistée de Florence Naugrette

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne