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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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18 mars 1870

Guernesey,, 18 mars [18]70, vendredi matin, 7 h. ½

Encore une bonne nuit, et toi, mon cher bien-aimé, as-tu bien dormi ? Voilà ce qui m’importe plus que tout. J’espère que ta réponse sera satisfaisante. MÂTIN quel beau papier ! J’ai presque honte de m’en servir pour mes gribouillages. Les pattes de mouche de vos Duchesses seraient à peine dignes de batifoler sur ce vélin immaculé. Enfin j’y risque mes gros sabots puisque tu le veux. Si tu le veux, aussi, tu peux dire à ta cuisinière de nous faire une part de ces étonnantes pommes de terre bretonnes que tu as reçues en don et hommage de la part d’un enthousiaste rural. Toi seul peux lui donner utilement l’ordre d’en apporter la moitié à la maison : elles y seront bien reçues. Dans le même ordre d’idées, je te fais souvenir de demander à ton jardinier Henry s’il peut préparer tes espaliers ou te dire à peu près ce que cela doit coûter à faire faire par un homme du métier. Tu n’as pas de temps à perdre si tu tiens à donner suite à ton jardin. Maintenant que je t’ai fait toutes mes humbles recommandations, je reviens à mon mouton qui bêle à la porte de ton cœur et qui demande à y entrer pour n’en jamais sortir ça n’est déjà pas si bête !

BnF, Mss, NAF 16391, f. 78
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

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