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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 22 nov[embre] [18]72, vendredi, 8 h. du m[atin]

Je n’ai pas le droit de me plaindre, mon cher grand bien-aimé, quand je me lève à huit heures, de trouver l’oiseau bonheur déniché mais j’ai celui de bisquer et j’en use. Cependant, pour être juste envers le sort, je dois convenir que s’il pouvait y avoir une compensation à ma mauvaise fortune ce matin Dieu me l’a envoyé sous la forme : coupon retrouvé [1] ! Merci, mon Dieu ! Mais je préfère toujours l’autre bonheur à celui-là. J’espère que tu as mieux dormi cette nuit que les précédentes qui se sont passées en longues insomnies ? Mais le meilleur remède aux mauvaises nuits seraita de bonnes lettres de ton petit Victor [2]. En attendant, tu feras bien d’inviter Mme Catulle Mendès à venir ici. Malheureusement, je crains que sa santé et la saison ne lui permettent pas d’accepter ton hospitalité en ce moment-ci. Et pourtant, tu as bien besoin d’une aimable diversion à ton travail si assidu et à mon intérieurb si monotone et si morose. Je le sens et j’en souffre pour toi plus que je ne puis dire et pourtant je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 322
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette

a) « seraient ».
b) « intérier ».

Notes

[1Dans sa lettre du 20 novembre 1872 Juliette se plaignait d’avoir égaré un coupon chez elle et n’arrivait pas à remettre la main dessus.

[2François-Victor Hugo est malade depuis quelque temps. Il mourra l’année suivante de la tuberculose, le 26 décembre 1873.

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