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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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25 mai 1868

Guernesey, 25 mai [18]68, lundi matin, 7 h. ½

Encore une bonne nuit ! Cela devient monotone à la fin ! Et toujours de l’amour, et toujours de la pluie. Qu’est-ce que cela veut dire ? That is the question  ? Qu’avez-vous à répondre ? Je ne serais pas fâchée de le savoir, ne fût-cea que pour régler mon cœur, mes nuits, et mon baromètre sur les vôtres. En attendant, je demande du manuscrit à corps et à crisb, avec trépignements et avec hurlements. Tâchez de m’en apporter tantôt et beaucoup ou je vous mords. Ah ! mais, je me révolte à la fin. Si vous croyez que vous pourrez me montrer de loin de la chair fraîche sans m’en mettre quelques bons morceaux de temps en temps sous la dent, vous vous trompez et vous jouez un jeu à vous faire avaler tout vif. Telles sont les mœursc de l’animal carnassier. Tenez-vous le pour dit et donnez-moi tout de suite quelque chose à dévorer. Je ne te dis que ça. Je ne pense pas que nous puissions aller aujourd’hui dans LA CARROSSE [1] car le temps n’est rien moins qu’engageant. Peut-être s’humanisera-t-il d’ici à tantôt. En attendant, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 145
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « ne fusse ».
b) « à cor et à cris ».
c) « telle sont les mœurs ».

Notes

[1Juliette Drouet utilise ici le terme guernesiais « la carrosse » pour désigner la voiture à cheval.

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