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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Bordeaux, 21 février [18]71, mardi, 9 h. du soir

Est-ce que tu ne vas pas revenir travailler auprès de moi, mon enragé piocheur ? J’y compte cependant un peu mais j’ai bien peur que tu ne trouves plus d’un prétexte pour te dispenser de cette légère corvée. Cependant je fais tout ce que tu veux ou du moins ce que je peux pour te satisfaire mais cela ne suffit pas encore pour faire reprendre le chemin de ma maison. Heureusement Petite Jeanne n’est pas si difficile car la voilà qui me revient plus souriante et plus aimable que jamais. C’est bien fait. Pourtant, mon cher adoré, réclamation à part, tu ferais bien de ne pas errer trop longtemps sous cette précoce giboulée de mars, à moins que tu ne tiennes à rétamer ton ancien rhume de cerveau, ce qui est possible. Quant à moi, je fais de nécessité vertu, en t’attendant auprès de mon feu, heureuse si tu viens, résignée si tu ne viens pas. Je viens de rendre Petite Jeanne qui ne voulait qui ne voulait plus rester. Hélas je ne vois pas ce qu’elle y a gagné, car je l’entends qui pleure chez elle. Je crois qu’elle a sommeillé et que c’est ce qui la tourmente en ce moment, la tête de sa nourrice la calmera et l’endormira bientôt. En attendant je pense avec regret à notre cher petit Guernesey qui s’éloigne de nous de plus en plus [1] et je suis triste et je t’aime et je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16392, f. 5
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Ils sont rentrés de Guernesey l’été précédent, et n’y retourneront que l’année suivante.

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