Guernesey, mercredi 1er avril 1868, Saint Hugo, 6 h. ¾ du matin
C’est comme j’ai l’honneur de vous le dire, c’est aujourd’hui la saint Hugo. Ce poisson de l’almanach se trouve être un aigle sur la terre et au ciel, tant pis si cela vous gêne aux entournures des ailes. Mais rien ne m’arrête, pas de poisson, et je vous la souhaite bonne et heureuse autant que mon amour et mes moyens me le permettent. Je vous réserve cette surprise pour ce soir. Jusque là je garderai le plus stricta incognito une ligne illisible. En attendant, je ne suis ? pas fâchée de savoir que tu as passé une bonne nuit et que tu m’aimes autant que je t’adore. J’étais un peu fatiguée hier au soir mais il n’y paraît plus ce matin. J’oserai même me réjouir avec toi de l’ajournement une ligne illisible. Je n’aurais rien fait pour l’empêcher mais puisque de lui même il retarde sa villégiature, j’en suis très contente. Je suis encore plus contente que la santé de ta chère femme se raffermisse de plus en plus et j’espère que tu la retrouveras tout à fait guérie et heureuse. Je t’aime.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 93
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « stricte ».