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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 24 décembre 1868, jeudi matin, 7 h. ¾

Je commençais à m’inquiéter, mon cher bien-aimé, quand tu es enfin apparu et disparu à mes yeux comme un éclair à l’angle de ta maison. Ce court moment de joie ne suffit pas néanmoins pour me rassurer complètement sur ta nuit qui me paraît à distance n’avoir pas été beaucoup meilleure que ma mienne. Cela se trouve d’autant plus mal que tu as aujourd’hui un surcroît de travail ajouté à celui de tous les jours. Heureusement que tout sera fini ce soir. Je regrette de ne pouvoir pas prendre sur moi d’aller t’entendre tantôt [1]. Mais ma sauvagerie, loin de diminuer avec le temps, s’augmente de jour en jour et s’ajoute à ma podagrerie incurable. J’espère que tu me dédommageras de mes nombreuses et maussades infirmités par un récit détaillé de la fête de tes chers petits pauvres ce soir. Je fais faire en hâte la besogne de la maison ce matin pour t’envoyer mes deux servardes avant midi. Moi-même, je vais me dépêcher de faire mes affaires de toute la journée pour ne pas les retarder. Je te donne en bloc mon corps, mon cœur, mon âme.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 352
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Victor Hugo prononce un discours avant le repas de Christmas des petits enfants pauvres (Actes et Paroles II, pendant l’exil, CFL, t. XIV, p. 838).

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