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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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14 juin 1868

Guernesey, 14 juin 1868, dimanche, 6 h. ¼ du matin

Bonjour à cœur que veux-tu ? Bonjour, mon bien-aimé, et comment ta nuit ? Aussi bonne que la mienne, je l’espère. J’entends mes poules qui chantent en l’honneur de ton déjeuner demain car elles ne chantent que lorsque l’une d’elles pond. C’est grand dommage que tu ne puissesa jamais les manger tout frais pondusb. Pour cela, il faudrait vivre encore plus côte à côte que nous faisons. Ce que j’en dis n’est pas pour me plaindre de mon sort, je n’ai pas cette outrecuidance ni cette ingratitude, mais un regret que j’exprime dans l’intérêt de ton hygiène. Quel beau temps encore aujourd’hui. Je crois qu’il y a longtemps qu’on a eu un si bel été. Cela donne envie d’être crocodile, lézard, ne serait pas assez pour la chaudeur qu’il fait depuis quelques jours. La peau ne suffit plus à faire ses fonctions. Il faut une triple carapace. Je m’en souhaite une couverte d’écaillesc et à illis. toutes les formidables ardeurs du soleil.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 165
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « tu ne puisse ».
b) « tout frais pondu ».
c) « couverte d’écaille ».

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