Bruxelles, 25 janvier 1852, dimanche soir, 4 h.
J’espère mon pauvre bien-aimé que cette dernière et bien triste expérience nous profitera à tous les deux et que tu auras la loyauté de tout me dire et moi la raison et le courage de tout entendre et d’accepter certains inconvénients attachés à ta célébrité. De cette façon, mon cher adoré, le calme et la confiance mutuelles reviendront dans nos cœurs et nous pourrons nous aimer comme autrefois la main dans la main, les yeux sur les yeux, nos âmes sur les lèvres.
Nous touchons à un moment bien difficile, mon pauvre bien-aimé, qui peut mettre à néant tout mon bonheur. Mais quoi qu’il arrive je te promets de me sacrifier à ton repos et à ta gloire, sans hésitation, sans murmure. Oh ! te voilà, quel bonheur, mon Dieu. Mon Dieu soyez béni. Mon Victor je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16370, f. 41
Transcription de Bénédicte Duthion assistée de Florence Naugrette