Paris, 11 octobre [18]79, samedi matin, 8 h.
Cher bien-aimé, je te donne mon bonjour le plus épanoui et le plus tendre. Que ta journée soit heureuse autant que tu es adoré et béni par moi. Les réponses aux invitations de ton banquet [1] commencent à défiler, en voici déjà six sur lesquelles trois impossibilités motivées par des raisons de santé :
1o Théodore de Banville qui ne peut pas veiller
2o Émile Augier pour les mêmes raisons
3o Une personne dont la signature est indéchiffrable pour moi, qui ne peut pas être à Paris ce jour-là. Les trois autres :
Gaston Bérardi accepte avec reconnaissance
Charles Caniveta de même
Henri de Bornier aussi.
Je m’étonne que Paul Meurice ne t’ait pas envoyé la liste entière. Je pense que tu le verras aujourd’hui, peut-être ce matin.
Je crois utile d’étoffer un peu notre table ce soir à cause de Monselet et de Leconte de Lisle en invitant nos voisins Lesclide et Talmeyra [2] à dîner. Si je fais mal c’est à bonne intention, pardonne-le-moi d’avance. À force d’étude, je viens de découvrir que c’est le citoyen Dalloz qui s’excuse de ne pouvoir assister au banquet de lundi.
Cher adoré, je finis comme j’ai commencé par un sourire et par un baiser.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 243
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « Cannivet ».
b) « Talmeir ».