Paris, 25 nov[embre] [18]79, mardi matin, 10 h.
Cher grand homme ! Je te salue en amour, en génie, en bonté, en sublime, de corps de cœur et d’âme. Je te souris, je t’adore et je te bénis. Comment as-tu passé la nuit ? Tu me le diras tout à l’heure.
En attendant je t’annonce un fort chèque d’un citoyen Rousselle pour le 22 décembre prochain, 3,999 F. 55 ! Il faudra que Mariette qui, seule, a la direction de la cave, vérifie l’exactitude de la fourniture énoncée sur la facture par ordre de date et désignation de vins. Il y a plus de trois mois que, contrairement aux habitudes de cette dépense, tu n’as payé de chèques ce qui explique l’énorme chiffre de celui à payer dans un mois. Voilà, mon cher bien-aimé, un vilain appoint à mon pauvre billet doux mais je devais t’en informer coûte que coûte et au risque de t’en ennuyera fortement. Moi je t’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 285
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « ennuier ».