Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1855 > Juillet > 13

Jersey, 13 juillet 1855, vendredi soir, 4 h. ½

Que veux-tu que je t’écrive, mon doux adoré, puisque tu sais toute mon âme par cœur ? Je ne peux que me répéter, comme le pâté d’anguille, et amener ta satiété jusqu’au dégoût de mon amour. Tu te méprends souvent sur l’expression de ma figure, mon pauvre bien-aimé, et tu prends pour de l’humeur ce qui n’est que du malaise le plus souvent. Depuis trois ou quatre jours, les douleurs de cœur m’ont reprise et tu sais par expérience que ce genre d’indisposition porte à la mélancolie. Cependant, je te promets d’être très gaie tout à l’heure et de faire honneur à la ta présence. En attendant, je te gribouille ce petit bout de restitus dans lequel j’entasse tout ce que j’ai de plus tendre et plus doux pour toi. J’espère que, de ton côté, ton appétit fera bon accueil à mon petit dîner et que nous serons tous très AIMABLES, très GEAIS et très HEUREUX. Dépêchez-vous de prendre votre bain, mon cher petit bien-aimé, et revenez bien vite, je vous attends avec toutes sortes de tendresse rentrée et de baisers impatients. Je vous aime à cœur nu et sans le moindre secours d’aucun optique que celui de mon âme qui vous voit toujours beau.

Juliette

BNF, MSS, NAF 16376, f. 275-276
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne