Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1862 > Décembre > 5

Guernesey, 5 décembre 1862, vendredi soir, 4 h. ¾

Cher bien-aimé, il me semble que tu dois sentir mon âme en toi caressant la tienne et la bénissant au moment même où je t’écris ceci comme dans un rêve. J’espère que ta mauvaise nuit ne pèse pas trop sur ta journée et que tu te portes bien malgré ton insomnie persistante. Tu feras bien d’interrompre le thé le matin, ne fût-ce que pour te rendre compte si c’est à lui que tu dois tes mauvaises nuits. Et si malgré ton abstention ton agitation continuait, tu ferais bien d’en parler à Corbin le plus tôt possible et avant de laisser dégénérer cela en habitude. Je te dis là ce que tu penses toi-même et ce que tu feras bien certainement si, contre mon attente, ton sommeil ne revient pas ce qu’il doit être. Mais c’est mon habitude de te parler de ce qui me préoccupe et de ce qui intéresse le plus ma vie, au risque de ne rien t’apprendre que tu ne saches aussi bien et mieux que moi. Pauvre bien-aimé, je pense avec chagrin que tu n’auras pas pu sortir encore aujourd’hui, ce qui est pourtant si nécessaire à ta santé et à ton sommeil, mais le moyen de sortir par cet horrible temps ? Mon pauvre homme, je te plains, je t’adore.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 260
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne