Guernesey, 13 mai 1862, mardi matin, 7 h. ½
Bonjour, mon adoré bien-aimé, bonjour, toi, bonjour, vous, bonjour, mon cher petit homme errant. Il paraît que votre promenade s’est joliment prolongée hier au soir car je me suis couchée de guerre lasse après vous avoir attendu jusqu’à près dix heures. Du reste, mon adoré, tu as bien fait de marcher autant que cela t’a fait plaisir et bien. Quant à moi, pauvre podagre, il était temps que je me couchasse car j’étais tout à fait courbaturée et à bout de force. J’ai très bien dormi toute la nuit et je me porte on ne peut pas mieux ce matin. J’espère qu’il en est de même pour toi malgré toutes tes préoccupationsa multiples. J’espère encore que tu recevras de bonnes nouvelles de tout ton cher monde de Paris et la confirmation de l’apparition de la seconde partie des Misérables demain. En attendant, je t’aime autant que tu es grand. Je t’adore de toute mon âme.
BNF, Mss, NAF 16383, f. 122
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa
a) « préocupations ».