Paris, 20 août 1882, dimanche matin, 9 h.
Cher bien-aimé, puisse ta santé être aussi bonne ce matin que la mienne l’est en ce moment et je remercierai Dieu de tout mon cœur. Depuis six mois c’est vraiment aujourd’hui que je me trouve tout à fait bien. Puisse ce sentiment de bien-être durer longtemps afin de reprendre un peu de courage et de gaîté et de goût à la vie. En attendant je viens d’écrire à Vacquerie, d’après le désir de Mme Lockroy, de venir dîner avec nous demain, lundi, sans préjudice du jeudi car il paraît que, lui, aussi, s’en va samedi. À partir d’aujourd’hui, je m’impose le silence, bien à regret, sur Mme Chenay [1] car je vois que tu es résolu à maintenir ton veto sur la visite si désirée de cette pauvre femme, Dieu sait pour quel motif. Enfin, c’est dit, que ta volonté soit faite en cela comme en toute chose. Rien ne peut augmenter ni diminuer mon admiration et mon adoration pour toi. Sois béni.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 151
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette