Paris, 1er juillet 1882, samedi matin, 9 h.
Cher bien-aimé, ton mois, celui de ta fête, s’annonce bien ce matin et promet d’être aussi gaia et aussi aimable que l’autre a été triste et maussade. Et saint Victor s’apprête à donner un renforcement radical à ce vieux réactionnaire de Barnabé, que le diable emporte [1] ! Je te rappelle encore que tu as Sénat aujourd’hui à deux heures dans les Bureaux pour le choix d’un nouveau sénateur et à trois heures séance publique. Tu sais que Goblot a dit hier que c’était très important. D’autre part il faut que tu répondes à l’invitation de l’Hôtel de Ville [2] et que tu envoiesb de l’argent à Mme Chenay [3] sans compter le mois de Mme Lockroy, les gages, le coiffeur et l’argent pour la maison. Te voilà avertic, tant pis si tu n’en tiens pas compte. Je m’en fiche pourvu que tu m’aimes.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 124
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « gaie ».
b) « envoyes ».
c) « avertit ».