Paris, 7 avril 1882, vendredi, midi ½
Cher bien-aimé, le branle-bas général de ta maison est cause que ma pauvre restitus est restée coitea jusqu’à présent, occupée que j’étais à surveiller la manœuvre de ci et de là. En ce moment l’approche du déjeuner fait un temps d’arrêt à la poussière, au tapage des tapis, au brossage et au lavage de la maison du haut en bas et j’en profite pour donner l’essor à mes pattes de mouche. Elles t’arriverontb peut-être un peu éreintées mais qu’importe si elles arrivent assez à temps pour te trouver encore chez toi. Voici qu’on m’avertit que Mme Lockroy est déjà à table, ce qui ne me donne aucune hâte, du moins comme appétit car je n’ai encore rien pris et je ne me sens aucune faim. Toujours est-il que je vais tout de même. À preuve c’est que me voilà cœur, corps et âme tout à toi.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 46
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « coi ».
b) « arriverons ».