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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 24 novembre [18]64, jeudi matin, 7 h. ¼

Levé avec le soleil, mon cher bien-aimé, je vous en fais mon compliment surtout si vous avez bien dormi, aussi bien dormi que moi qui n’ai fait qu’un somme en trois entractes très courts. Depuis avant le jour je vous guettaisa au passage de la serviette sans avoir réussi à vous voir, ce dont je bisque affreusement. Pour me venger je vais me plonger dans ma baignoire tout à l’heure.
As-tu remarqué les beaux nuages noirs du point du jour ce matin ? Ils étaient sinistres mais superbement grands et beaux. Il a déjà tombé une petite grêle acerbe tout à l’heure qui ne nous promet pas PLUIE MOLLE pour le reste de la journée. Je le regrette pour toi, mon pauvre bien-aimé, qui a tant besoin de marcher. Je le regrette pour moi qui ai encore plus besoin [d’aller  ?] avec toi bras dessus, bras dessous. Espérons pourtant que la citerne du bon Dieu finira par se sécher et que nous pourrons nous livrer bientôt à nos promenades favorites. En attendant il me semble que tu ferais bien de reprendre les lectures du soir. Ce serait autant de fait pendant que tout ton cher monde n’est pas là. Plus tard cela te sera plus difficile d’avoir ta petite belle-sœur. Il est vrai que je suis là si tu voulais me faire l’honneur et le bonheur de m’employerb, que j’ai de très bons yeux et des lunettes encore meilleures et que je t’adore.

J.

BnF, Mss, NAF 16385, f. 245
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Florence Naugrette

a) « guétais ».
b) « emploier ».

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