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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 décembre 1858, vendredi matin, 9 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour avec tout ce que tu peux souhaiter de santé, de tranquillité et de bonheur. Je tâche de deviner à travers ton lucoot si tu as passé une bonne nuit et si tu dors encore mais je ne devine rien et je suis obligée de m’en rapporter à l’espérance comme à une certitude. Du reste, s’il te plaît de manger une couple d’œufs frais ce matin, tu n’as qu’à venir les chercher, ils t’attendent, et moi encore plus qu’eux quoique je n’aie pas la chance d’être avalée par toi, mais chaque apparition de toi dans mon logis, c’est un rayon de plus dans mon âme ; et, par cette saison de ténèbres et de jours courts, on recherche tout ce qui réchauffe, tout ce qui éclaire, tout ce qui réjouit, tout ce qui plaît, tout ce qu’on aime et tout ce qu’on adore : l’amour et le soleil. Eh ! bien, mon cher petit homme, êtes-vous rentré tard hier de votre cidre Duverdâtre [1] ? Avez-vous bien fait la cour au SEXE ? Vous m’en direz ce que vous voudrez tout à l’heure et je vous croirai sur parole comme toujours. En attendant, je vous souhaite à défaut de Joss [2], un ou deux des plus hideux beaux monstres de la nouvelle collection qu’elle vient d’apporter.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 350
Transcription d’Anne-Sophie Lancel, assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Néologisme à partir de Duverdier.

[2La jersiaise Joséphine Nicolle, dite Miss Joss, était la sœur de Mme Duverdier.

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