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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 août 1858, samedi matin, 7 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour et santé et bonheur, ce qui est synonyme pour moi. À force d’alternatives de mieux et de mal, d’espérances déçues et de joies prématurées, nous arrivons enfin tout doucement à la grande guérison. Encore quelques jours d’oscillations agaçantes, d’impatience et d’ennui et tu pourras prendre la clef des champs, mon pauvre cher prisonnier. Jusque là, il faut te résigner au petit rayon de soleil oblique qui caresse le bout de tes chers petits pieds par ma fenêtre ouverte, au ramage de Quesnard et à mon amour pour tout horizon. J’espère que tu auras passé une bonne nuit et que le vin de quinquina continue de faire merveille ? Peut-être même seras-tu assez gaillard pour essayer de faire quelques pas hors de MON ENCEINTE aujourd’hui ? Dieu sait si je le désire quoique ce premier symptôme de guérison soit en même temps pour moi le signal de mon délaissement. Je le sais et je n’en persiste que davantage à désirer de toutes mes forces que tu reprennes au plus vite la pleine et entière possession de ta santé, dussé-jea rester toute ma vie seule au fond de ma chambre et sans autre compagnie que mon amour car je t’aime plus que mon propre bonheur. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 245
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « dussai-je ».

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