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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 14 janvier [18]79, mardi matin, 6 h.

Dors, mon cher bien-aimé, c’est le souhait de mon bon jour à ta mauvaise nuit si, comme je le crains, elle n’a pas été meilleure que toutes les autres. Les angélus et les messes sonnent autour de moi à qui mieux mieux pour avertir les fidèles que l’heure est venue de penser à Dieu, mais moi je n’ai pas besoin de cet avertissement pour penser à toi et pour t’aimer de toute mon âme. Chaque battement de mon cœur esta autant d’angélus qui me rappellent que je t’adore. Dans ce moment je lève les yeux et je vois ton cher petit portrait devant moi sur l’étagère de mon secrétaire et je lui souris et je lui parle et je lui envoie des baisers et je le bénis comme si c’était toi-même ! J’espère que nous n’aurons pas trop mauvais temps pour aller au Sénat. Ce que j’en vois à travers ma persienne à la lueur du gaz ne me paraît pas trop margouillard. En attendant que je m’en assure tout à fait je laisse dormir Henriette autant qu’elle voudra ce qui est sans inconvénient, d’ailleurs, car elle se lève d’elle-même à sept heures.
Toi, mon grand bien-aimé, tâche de dormir toute la matinée pour compenser ta nuit. Je t’adore.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 15
Transcription de Chantal Brière

a) Juliette accorde le verbe au pluriel.

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