Guernesey, 3 mai 1858, lundi [soir, 7 h ?]
Tu prendras ce que tu voudras chez moi, mon bien-aimé et j’en serai au fond très heureuse. Je te demande seulement si tu peux attendre pour les chaises jusqu’après ma fête parce que je n’ai que juste bien juste de quoi [recevoir ?] mes invités car les chaises que tu m’échangerais ne seraient pas en état de servir avant leur profond nettoyagea. Cependant si tu en [as] absolument besoin tout de suite je te les donnerai et tu pourrasb les faire prendre quand tu voudras. C’est bien le moins, mon Dieu, que je te fasse ce petit plaisir à toi qui te donne tant de peine pour me rendre heureuse. Ce soir, mon adoré, nous conviendrons de tout cela comme deux bons petits amoureux que nous sommes encore et que nous serons toujours si cela ne dépend que de moi. En attendant, Suzanne n’est pas encore [illis.] de chez Mlle Allix [illis.]. Je viens d’envoyer son [illis.] sa saucière et [illis.] bouteille de mon fameux vinaigre à l’estragon. Dans l’intervalle Marquand m’a envoyé une lettre dont il doit envoyer chercher la réponse à neuf heures. Il s’agit de savoir de toi le nom du condamné du [illis.] que ta lettre sur Tapner [1] [illis.] de la potence pour mettre le fait dans la Gazette à la suite de Claude Gueux qu’il va reproduire dans la susdite Gazette [plusieurs mots illisibles] m’empêcheras de t’aimer à mort.
BnF, Mss, NAF 16379, f. 93
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette
a) « netoyage ».
b) « pouras ».