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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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24 décembre [1848], dimanche matin, 8 h.

Bonjour, mon petit Toto, bonjour, mon cher petit porc, bonjour, mon doux salop, bonjour, qu’on vous dit vilain goinfrea, bonjour, je ne veux pas que vous essuyez vos mains après mes draps blancs, vilain sale. Comment vas-tu ? Comment va-t-on ? Comment allez-vous tous vilains monstres ? Je vous aime, taisez-vous. Je vous attends de bonne heure aujourd’hui, non pas pour ma grognonne personne mais pour votre GRIBOUILLI que vous tiendrez à finir aujourd’hui même. Aussi je fais mes dispositions pour vous livrer ma table. Bon, au même moment je m’aperçois que j’ai dans les mains une plume dont la barbe est toute noire et qui me salit la figure. Quel vilain bonhomme vous faites, allez ! Quand je pourrai me venger de vous je n’y manquerai pas vous pouvez y compter. En attendant il faut que je supporte vos INFÂMIES avec courage et résignation. Tâchez de venir de bonne heure si vous ne voulez pas vous trouver en SOCIÉTÉ car c’est aujourd’hui que je rouvre MES SALONS. Comme je vous sais très farouche, j’aime autant que vous ne voyiezb personne que moi. D’ailleurs cela m’arrange mieux parce qu’au moins je ne perds pas une goutte de vos COCHONNERIES et que j’ai le bonheur d’en réjouir mes yeux et mon cœur à moi toute seule. Baisez-moi, mon pauvre doux adoré, je suis une vieille grognon très méchante et toi un petit Toto bien propre. Je t’adore.

Juliette

MVH, 8135
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Michèle Bertaux

a) « goinffre ».
b) « voïez ».

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