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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 5 janvier 1858, mardi soir, 5 h.

C’est le cas de dire que j’ai le cœur sur la main dans ce moment-ci, mon cher petit homme, car je vous écris dans la paumea de la main gauche pour ne pas déranger l’ordre de votre désordre qui encombre ma table. Tiens, vous voilà, vous ne faites que paraître et disparaître, mon grand affairé, mais le peu de temps que vous me donnez suffit pour réchauffer et pour égayer cette froide et noire journée d’hiver. Cependant, je pense avec ennui déjà que je ne te verrai presque pas ce soir à cause de la lecture de Rybeirolles ou Ribeyrolles à ton choix. Le mien, de choix, serait de passer la soirée côte à côte au coin du feu avec toi au lieu de passer en revue tous mes comptes car il est un TOTO que je préfère à tous les TOTAUX de Barême et de Rothschild. Mais comme mon goût n’est pas consulté, je me résigne à mon triste sort et à cette maussade besogne. J’espère que tu reviendras avant ton dîner tout à l’heure, en attendant je t’aime comme une pauvre Juju que je suis.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 7
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « peaume ».
b) « Rodschill ».

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