Paris, 18 juin [18]78, mardi midi
Maintenant, mon cher grand bien-aimé, que tu as un peu déblayé tes chefs-d’œuvrea obligatoires [1] et que te revoilà sur le veloursb de l’inspiration libre tu serais bienc gentil de penser à ton bonheur et au nôtre en consacrant un peu de ton temps à la famille et à des joies que tu agrandirais et sanctifierais en les partageant. Je te dis cela parce qu’il me semble que cette douce diversion, loin de nuire à tes travaux divins, les rendraient encore plus faciles. Si je me trompe c’est à bonne intention et en vue de ton propre bonheur dont tu fais peut-être trop bon marché. J’ai relu ton discours [2] [Dieu sait ?] avec émotion ! Il me semblait te voir encore superbe et magnanime envers tes ennemis ; doux et sublime de bonté envers tous ; glorieux et puissant comme un archange sous le regard de Dieu. Sois béni, je t’admire, je te vénère, je t’aime. Je t’adore !
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 161
Transcription de Chantal Brière
a) « chefs-d’œuvres ».
b) « velour ».
c) le mot est répété par erreur ou par insistance.