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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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DUMAS Alexandre père

DUMAS Alexandre père (1802-1870) : célèbre romancier et auteur dramatique français. Son drame en prose Henri III et sa cour, joué le 10 février 1829, remporte un franc succès. Avant la représentation, Victor Hugo demande personnellement au dramaturge des places pour assister à sa pièce. Une grande amitié naît entre les deux hommes en même temps qu’une grande rivalité. Après la Révolution de 1830, Alexandre Dumas est élu en même temps que Victor Hugo, le 6 février 1831, à la Commission dramatique de la SACD. Victor Hugo qui a vu Henri III précéder Hernani, voit également Antony précéder Marion de Lorme à la Porte-Saint-Martin. Les points communs entre les deux pièces étant flagrantes, Victor Hugo ne peut empêcher une partie de la critique de l’accuser de plagiat. En 1833, les deux dramaturges se disputent la scène de la Porte-Saint-Martin. Son directeur Harel, effrayé par l’ampleur des dépenses exigées par Victor Hugo – qui veut faire jouer Marie Tudor –, espère au plus vite en finir avec cette pièce et se tourne vers Dumas à qui il offre ses services. La veille de la représentation, le 7 novembre 1833, Le Journal des débats publie un réquisitoire violent contre Dumas, qui écrit à Victor Hugo pour lui reprocher d’avoir commandité cet article. Hugo, qui s’en défend, ne parvient pas à dissiper tous les soupçons. La rivalité aura des conséquences fâcheuses sur la carrière de Juliette Drouet, rivale malheureuse des actrices protégées par Dumas. Les deux hommes se réconcilient le 6 juin 1836. Ensemble, ils présentent un projet pour reprendre l’exploitation du Théâtre-Français, dont la fermeture est envisagée. Si ce projet n’aboutit pas, ils obtiennent un privilège afin d’ouvrir un nouveau théâtre consacré à la production romantique ; le Théâtre de la Renaissance voit le jour en 1838. En 1847, Dumas obtient le privilège du Théâtre-Historique, où il accueille des reprises de pièces de Hugo. Pour échapper à de graves embarras financiers, Dumas doit se réfugier en Belgique au cours de l’année 1851. Après le coup d’État du 2 décembre 1851, il tente de prévenir Hugo, par l’intermédiaire de Bocage, que sa tête est mise à prix 25 000 francs. À Bruxelles, les deux amis se fréquentent assidument. Le 1er août 1852, Dumas accompagne sur le quai, à Anvers, son ami qui s’embarque pour les iles anglo-normandes. De retour à Paris en 1853, Dumas crée le journal Mousquetaire, dans lequel il fait paraître ses Mémoires. Il y raconte avec nostalgie et humour la bataille d’Hernani, en accablant Mlle Mars de son mépris. Il fait jouer à l’Odéon en 1854 La Conscience qu’il dédie à Hugo. Il rendra visite à Victor Hugo à Guernesey en 1857. Hugo lui a dédié un poème des Contemplations. Le 15 avril 1872, il envoie une lettre à son fils pour lire le lendemain aux obsèques de Dumas à Villers-Cotterêts (Actes et paroles, 3) : « Alexandre Dumas est un de ces hommes qu’on pourrait appeler les semeurs de civilisation ; il assainit et améliore les esprits par on ne sait quelle clarté gaie et forte ; il féconde les âmes, les cerveaux, les intelligences ; il crée la soif de lire ; il creuse le cœur humain, et il l’ensemence. Ce qu’il sème, c’est l’idée française. […] C’était une grande âme bonne. »

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