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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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8 août 1856

Guernesey, 8 août 1856, vendredi après-midi, 2 h. ½

Je t’attends, mon cher petit homme, et je t’aime à l’unisson, c’est tout ce que ma pauvre machine humaine et SPIRITUELLE peut faire par cette température de bouilloire. Je ne sais vraiment pas quand je reprendrai mes forces et ma VERDEUR, si jamais je les reprends, ce qui est plus que douteux. En revanche, tu es plus beau, plus fort, plus jeune, plus vaillant et plus éblouissant que jamais et j’en suis bien heureuse et je trouve cela juste ; et j’en remercie Dieu comme des dons personnels qu’il me ferait à moi-même. C’est que mon bonheur se compose de tout ce qui contribue à te faire heureux et grand. Où es-tu et que fais-tu en ce moment, mon doux adoré ? Tu as à rattrapera les quatre jours Coletb dans ton travail et dans celui de tes ouvriers, aussi je n’espère pas te voir avant tantôt. Il te sera peut-être impossible de prendre un bain malgré l’horrible chaleur qu’il fait si la pluie ne cesse pas de tomber ? Quant à moi, je n’ai le courage de rien faire, pas même de passer une jupe. Oh ! bonheur, c’est toi ! La fin au numéro prochain.

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 210
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

a) « rattrapper ».
b) « Collet ».

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